Un amour malsain

FEAT. Aurore Logan

Je cours. Encore et encore, à perdre haleine. Je dévale les escaliers, traverse la Grande Salle, percute un, puis deux, puis trois élèves.
Je rate une marche, trébuche, m'étale par terre. Je me relève presque aussitôt, et reprend ma course effrénée à travers le couloir menant au sous-sol.
Je m'arrête devant le large mur en pierre, essaie de reprendre tant bien que mal mon souffle, et articule difficilement un rapide : «Anguis.»
La porte ouvragée apparaît, et jetant un coup d’œil en arrière pour me permettre de confirmer mon avance, je pénètre dans la salle commune de Serpentard.
Je détaille rapidement de mon œil vif (c'est dans ces cas extrêmes que je me rend compte de l'efficacité de mon entraînement d'attrapeur) la large pièce dans laquelle je me trouve, cherchant vainement un recoin où me dissimuler.

Je prends rapidement les marches menant à mon dortoir, essaie de me glisser sous mon lit (trop petit), puis dans mon placard (trop rempli), puis dans ma malle (trop inconfortable), puis finalement dans une cage à hibou qui traîne par-là (trop stupide). Après avoir perdu quelques précieuses secondes à dégager mon pied coincé dans les barreaux métalliques de la volière miniature, je me rends compte qu'il me serait impossible de me cacher ici. Et puis, ce serait trop prévisible.
Je retourne dans ma salle commune, et essaie de prendre la direction du dortoir des filles. Sans succès. Et de toute manière, après réflexion, ce serait se jeter littéralement dans la gueule du loup.
Je tente de me planquer dans l'âtre de la cheminée, mais après avoir vu le feu allumé, je décide que je ne suis pas suicidaire à ce point.
Je suis sur le point de plonger derrière le canapé aux couleurs vert et argent, lorsque je vois la porte s'ouvrir.

Incapable d'esquisser le moindre geste pour m'enfuir à nouveau, je me tourne doucement en la direction des pas lourds et pesants s'approchant peu à peu de moi. Je déglutis difficilement. Elle est là. Le troll des cachots version féminine.
Greta McNair, sixième année, pesant près de 300 livres pour 6 pieds de long. Incontestablement le poids lourd de notre maison.
J'esquisse un minuscule sourire forcé.

«Erm... Salut Greta...»

Sa bouche s'ouvre telle une plaie béante sertie de dents jaunâtres. Je crois qu'elle essaie de sourire. Personnellement, ça me donne plutôt l'impression qu'elle veut me manger.
«Matthias ! Tu n'avais pas oublié notre rendez-vous, j'espère. », minaude-t-elle de sa voix de crapaud, la bouche en cœur.
Malheureusement, non, je n'ai pas oublié le rendez-vous que tu m'as imposé.
J'ouvre la bouche, essayant de trouver un échappatoire, tandis que l'autre me lance des regards romantiques à vomir.
J'aperçois furtivement une silhouette aux cheveux longs, vêtue de la jupe constituant l'uniforme féminin de Poudlard. Une fille ! Je la prends par la main, et l'attire vivement jusqu'à moi.
La voilà, ma solution !

«Ah, oui, Greta. Je voulais te présenter ma... petite-amie, qui s'appelle... euh... Emily!»

Je jubile, fier de moi, tandis que McNair nous fixe tous deux avec ses petits yeux porcins. Bon, je sais ce que vous pensez. C'est lâche de ma part de me défiler de cette manière. Et si vous voulez mon avis, en temps normal je n'aurais eu aucun scrupule à dire franchement, avec tout de même un minimum de diplomatie, le pourquoi du comment je ne pourrais jamais être avec elle. Mais, par Merlin, vous avez vu sa carrure ?! J'ai peur, moi ! Ouais, typique d'un Serpentard, je sais.
L'ogresse renifle avec dédain.
«C'est une blague?»

Je lui lance un grand sourire hypocrite, et pose une main sur l'épaule de l'inconnue. Épaule qui me paraît, au toucher, toute petite.
Je vire mes yeux en sa direction. Ou plutôt, baisse les yeux en sa direction.
Et m'étrangle à moitié.
Sacrebleu, sans m'en rendre compte, j'ai attrapé une première ou deuxième année, et ai annoncé devant tous les Serpentards ici présents que je... beurk, non, je ne veux même pas y penser.

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Un amour Malsain

FEAT. Matthias

Aurore se trouvait dans la salle commune avec Lucy qui lui chercher des noises. La première année en avait marre de cette fille qui l'emmerdait tout le temps. Une amie de son frère qui aimait faire souffrir les petits nouveaux. Aurore ignora les piques de l'aînée. À quoi bon s'énerver contre elle ...?
-Tu sais petite vipère, dans la vie, il va falloir que tu apprennes à répondre pour te défendre. Tu te laisses trop marcher sur les pieds et ton frère ne sera pas toujours là. Il t'abandonnera comme il l'a déjà fait...
-Écoute Lucy, je sais me défendre sauf que je n'y vais pas de front et ça ne sert à rien de répliquer contre toi, tu ne ferais pas de mal à une mouche.

Sur ces mots, Aurore prit ses affaires et laissa la serpentard. Quand tout à coup un garçon rentra en trombe dans la salle commune et couru comme si un monstre était à sa poursuite. Un sourire ironique étira les lèvres de la fillette. Il grimpa les marches de son dortoir. Puis on le revit descendre et se diriger vers celui des filles avant de se stopper et de se retourné à la recherche d'on ne sais quoi. Les serpentards avait arrêter leurs occupations pour regarder l'autre effrayé par...
Oh...My...God... Greta... Aurore déglutis. Elle comprenait la peur du garçon.

«Erm... Salut Greta...»




Un rendez-vous avec ce truc ??? Mais il doit être fou ce Matthias !
C'est alors, comme Aurore n'était pas loin du jeune homme, qu'il la prit par le bras et l'attira à lui.

« Ah, oui, Greta. Je voulais te présenter ma... Petite-amie, qui s'appelle... euh... Emily!»

*QUOI ?!!! Mais qu'est qu'il raconte ??* pensa Aurore. Elle lança un regard méchant à ce Matthias. Puis elle sourit. Elle avait le choix : rendre le serpentard plus mal qu'il était ou jouer son jeu pour l'aider mais se venger par-derrière. Les ricanements des autres ont dû le réveiller car, en posant sa main sur l'épaule frèlle de la gamine et baissa les yeux vers elle et s'étrangla moitier. Aurore lui fait un clin d'œil complice. Puis elle s'avança vers Greta.

-Hum... Je suis peut-être petite de taille, mais... Sans vouloir de vexer, avant de t'approcher des garçons lave toi. Et... Oh ! *en se tourna vers Matthias* : jouer à trappe-trappe dans le château me fais penser que... Je fessais ça quand j'avais 5 ans. Sans vouloir te vexer toi aussi, au lieu de fuir, tu ne peux pas faire face à tes rendez-vous ? *de nouveau à McNair* Ton rendez-vous, va le prendre avec un troll. Il sera ravi. Vraiment. Tu es parfaite.

Aurore fit comme avec Lucy, elle laissa Greta en plan, et en passant, pris Matthias par le bras et l'amena loin des regards. Elle le regarda avec colère.

-Explique-toi. maintenant.

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Un amour malsain

FEAT. Aurore Logan

Ma réputation…. Sacrilège. Ruinée, anéantie, décimée pour les mois à venir. Je fais un léger sourire crispé, essayant de trouver une manière de me rattraper, sans néanmoins déclencher le courroux de McNair.
Je suis sur le point d'annoncer, en me forçant tant bien que mal à m'esclaffer que tous cela n'était qu'un canular, un pari stupide que j'avais fait quelques jours auparavant avec mon meilleur ami Alexander, lorsque la gamine s'avance en direction de l'horreur ambulante qu'est Greta. Je tends le bras pour essayer de l'empêcher d'ouvrir la bouche et de dire quelque chose de déplacé, mais il est déjà trop tard.
 
"Hum... Je suis peut-être petite de taille, mais... Sans vouloir de vexer, avant de t'approcher des garçons lave toi."
 
J'ouvre de grand yeux, abasourdi, et marmonne "Que tout le monde soit témoin que personnellement, je n'ai rien dit."
J'approuve totalement ces paroles (même les goules doivent la fuir tellement son odeur est forte), mais il vaut mieux pour ma propre peau que je ne vienne pas renforcer ses propos.
Loin d'en rester là, ma jeune consœur de Serpentard enchaîne sur ma soi-disante immaturité, à me cacher pour fuir mes rendez-vous. Je hausse les épaules. On remarque toute suite qu'elle n'a jamais été poursuivie par une Greta en chaleur.
 
"Ton rendez-vous, va le prendre avec un troll. Il sera ravi. Vraiment. Tu es parfaite."
 
A ces mots, j'ouvre la bouche, et, de façon incontrôlable, me mets à pouffer. Cette gosse a tout compris à la vie. Je décide aussitôt, bien que je ne la connaisse que depuis quelques secondes seulement, que je l'aime bien. Il ne m'en faut pas beaucoup pour que j'en vienne à apprécier une personne.
Je lance un petit regard à Greta, qui souffle comme un buffle, très certainement outrée de cet affront. Je lui adresse un pauvre sourire hypocrite, ne désirant pas attirer ses foudres sur moi (pour une fois que je suis innocent !).
 
La gamine me prend par le bras, et m'entraîne dans un coin loin des regards et oreilles indiscrets.
"Ah, j'ai toujours aimé les femmes de caractère !", je dis haut et fort naturellement, avant de me rendre compte que ce n'est vraiment pas le moment d'en rajouter avec une connerie pareille.
Elle me demande de m'expliquer, en me lançant un regard que j'identifie comme furieux. Je dois avouer que je ne comprends pas vraiment sa colère.
 
Je souris largement de façon idiote, il faut l'avouer, et susurre :
"Y'a rien à expliquer, ma p'tiote !"
Je pose ma main sur son épaule, et ajoute :
"Félicitations, tu viens officiellement de participer au bizutage que les Serpentards t'avons méticuleusement préparé. !Tu as gagné l'immense privilège de recevoir un poster dédicacé de moi-même ! "
Je me retourne avec grâce, tout en continuant sur ma lancée : "Il est à présent temps pour moi de donner mon rapport à Dippet pour lui annoncer que tu as réussi avec brio à passer l'épreuve pour être admise de façon officielle à Poudlard."
 
Je commence à m'enfuir de ses griffes avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, mais, avisant le regard de McNair vissé sur ma personne, et choisissant rapidement laquelle de ces filles je souhaite affronter, je reviens sur mes pas, et soupire théâtralement.
"En fait, tu viens juste de me sauver des griffes de l'autre troll qui traîne là-bas. "

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Un amour Malsain

FEAT. Matthias

Le sourire qu'il lança fut assez drôle et la gamine ne put s'empêcher de sourire également. Il lui dit qu'il n'avait rien à expliquer. Mais oui... Puis en posant sa main sur la petite, il dit :

"FÉLICITATIONS, tu viens officiellement de participer au bizutage que les Serpentards t'ont méticuleusement préparé. ! Tu as gagné l'immense privilège de recevoir un poster dédicacé de moi-même ! "

Aurore haussa un sourcil et il ajouta :

: "Il est à présent temps pour moi de donner mon rapport à Dippet pour lui annoncer que tu as réussi avec brio à passer l'épreuve pour être admise de façon officielle à Poudlard."

-Tu me prends pour une débile Matthy ?

Puis il tourna les talons et partit avant de croiser le regard de l'autre folle hystérique et revient vers la plus jeune en tentant, pensa Aurore, une sorte de remerciement :

"En fait, tu viens juste de me sauver des griffes de l'autre troll qui traîne là-bas. "


-C'est vrai qu'attrapé une fille de 11 ans dans la salle commune où bien entendu TOUS les serpentards ou presque étaient présent, et d'annoncer en hurlant que je suis ta petite-amie, c'est tout à fait normal pour un mec de quoi.. 15 ? 16 ans ? Je suis donc navrée pour toi que mon frère face partie de cette maison... Oh et pour ta gouverne, moi s'est Aurore. Aurore Logan. Tu dois connaitre Tristan Logan de 7e année ? Bah bonne chance pour toi quand il apprendra... Oh et... N'oublie pas que maintenant, sans moi, l'autre monstre t'attaquera de nouveau.

Aurore rigola longuement à en perdre le souffle. Un rire de petite fille entraînant mais totalement sincère.
Elle se reprit et regarda le jeune garçon avec un sourire ironique :

-tu veux bien être mon compagnon de jeu ? Je te protège de l'autre machin et tu restes avec moi. Faire des conneries seul, c'est bien, mais à deux, c'est mieux ! Dit Ouuuuiiiii !!!

Aurore lui fit un beau sourire malicieux et un clin d'œil complice.

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Un amour malsain

FEAT. Aurore Logan

Logan ? Cette gamine est la sœur de Logan ?
J'ouvre des yeux ronds et reste figé quelques secondes. Tristan Logan, c'est l'espèce de psychopathe dangereux de septième année. Même si ça me coûte de le dire, il me fait carrément flipper. Non, mais sérieusement, vous en connaissez beaucoup, vous, des mecs qui se coupent la langue en deux pour se donner un air de serpent ? Personnellement, si je voulais représenter l'emblème de notre maison, je n'irais pas plus loin que me teindre les cheveux en vert vif.
…Tiens, mais c'est une bonne idée, ça ! Au prochain match de Quidditch, je lance un Colovaria sur tous ceux qui supporteraient l'équipe adverse ! Je note cette génialissime idée dans un coin de ma tout aussi génialissime tête, tandis que je marmonne en direction de Aurore :
"Mais c'est pas juste, je t'ai rien fait, moi !"
J'espère attirer un peu de son empathie sur moi, afin qu'elle évite de déchainer les foudres de son frère sur mon humble personne. A choisir, je crois que je préfère encore me faire violer par Greta-le-troll-du-cachot.
 
La petite se met à rire. Suis-je drôle à ce point ? Bon, c'est vrai que la question ne se pose même pas, mais dans ce cas-là, je n'ai encore rien fait ni dit de véritablement hilarant. Je penche la tête sur le côté, surpris.
"Tu veux bien être mon compagnon de jeu ? Je te protège de l'autre machin et tu restes avec moi. Faire des conneries seul, c'est bien, mais à deux, c'est mieux ! Dit Ouuuuiiiii !!!"
Hein ? Elle est sérieuse ?
Je croise les bras sur la poitrine, et répond avec arrogance :
"Je peux très bien faire face à McNair tout seul. J'ai juste été… surpris tout à l'heure."
Oui, oui, quoi que les autres en disent, j'ai tout de même un minimum d'honneur à revendiquer. Je ne désire pas être considéré comme une fillette, moi qui suis si viril.
 
Je rajuste d'un geste exagérément solennel le col de ma chemise, et souffle tout de même, un large sourire sur mes lèvres :
"Mais je veux bien jouer avec toi !"
Je suis comme ça, toujours prêt à rendre service aux petites filles innocentes et sans défense.
Bon, d'accord, c'est surtout que je n'arrive jamais à refuser à quelqu'un le bonheur de faire une ou deux conneries ensembles.
Et puis, il ne faut pas oublier que j'ai intérêt de m'attirer les bonnes grâces des Logan si je veux survivre dans ce milieu hostile qu'est la salle commune de Serpentard.
Je rajoute tout de même, histoire de faire valoir un minimum d'autorité :
"Mais je tiens à préciser que, entre nous deux, c'est moi le chef."
Je suis le plus âgé, je suis le plus expérimenté en la matière, et surtout, il ne faut pas oublier que moi, j'ai déjà une bande à mes ordres (ou presque), ce qui montre donc que je suis incontestablement le meilleur pour commander.

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